Vous est-il déjà arrivé de rire d’un événement grave, de minimiser une douleur émotionnelle, ou de vous sentir « ailleurs » lors d’un moment difficile ? Ce n’est pas de l’indifférence, mais bien un mécanisme de défense de votre cerveau. 

Lorsqu’un choc émotionnel ou un traumatisme survient, le cerveau active des stratégies psychiques pour nous protéger d’une souffrance trop intense. 

C’est alors que le cerveau peut se couper, être dans le déni, ou développer une tendance à la minimisation voire même  l’humour noir.

Dans cet article, découvrez comment les mécanismes de défense fonctionnent, pourquoi ils apparaissent et comment les reconnaitre. Nous aborderons des mécanismes conscients (minimisation, humour, déni) et inconscients (dissociation, fugue dissociative).

Les mécanismes de défense du cerveau

Le rôle principal d’un mécanisme de défense est de protéger votre psyché lorsque la charge émotionnelle est trop forte. 

Face à un traumatisme, le cerveau met « en pause » certaines fonctions – émotions, mémoire, pensée, conscience – afin d’éviter un effondrement psychique.

Exemple

Après un accident de voiture, Monsieur THOMAS ne se souvient plus des secondes précédant l’impact. Il s’agit d’une dissociation péri-traumatique, un mécanisme de défense activé pendant l’événement. 

Les principaux mécanismes de défense face au traumatisme

Le déni : refuser la réalité pour survivre

Le déni consiste à nier ou rejeter la réalité d’un événement trop douloureux. 

L’individu peut agir comme si rien ne s’était passé. Ce mécanisme de défense permet de préserver l’aquilibre psychique à court terme, mais empêche la reconstruction à long terme. 

La dissociation : se couper pour ne pas souffrir

La dissociation est un mécanisme de défense complexe, qui repose sur une déconnexion entre le monde exterieur (réalité, environnement) et le monde intérieur (émotions, sensations, pensées).

Elle peut toucher différents niveaux de fonctionnement psychique : 

  1. Altération de la conscience 

L’individu se sent spéctateur de lui-même (dépersonnalisation) ou du monde autour de lui (déréalisation).

2. Alteration de l’identité

Lors de traumatismes complexes (souvent dans l’enfance), le sentiment de soi se fragilise. Dans certains cas, cela peut mener au développement d’un trouble dissociatif de l’identité. Suite à un événement traumatique répété durant l’enfance, le développement de l’identité et de la personnalité ne peut pas se faire. Ainsi, l’identité et la personnalité restent fragmentée. 

3. Altération de la mémoire

En altérant la conscience, l’intégration de tout ou partie des événements n’est pas possible. Le cerveau efface partiellement certains souvenirs pour éviter la douleur. Ce phénomène s’appelle l’amnésie dissociative : la mémoire se coupe pour survivre.

La fugue dissociative : fuir sans en avoir conscience 

Dans la fugue dissociative, le cerveau pousse le corps  fuir une situation sans que la personne en ait conscience. Il s’agit d’un mécanisme de défense extrême, où la dissociation entraine un déplacement physique.

mécanisme de défense

Minimisation : « ce n’est pas si grave… »

La minimisation est un mécanisme de défense conscient. Il consiste à réduire l’importance d’un événement ou d’une souffrance pour éviter la confrontation émotionnelle.

Si ce mécanisme soulage temporairement, il retarde souvent la prise de conscience et la demande d’aide.

Exemple

Après son accident, Monsieur THOAMS affirme : « Ce n’est rien, j’ai juste eu peur », alors qu’il présente des signes de stress post-traumatique.

L’humour : quand le cerveau dédramatise

L’humour comme l’humour noir, est un mécanisme de défense socialement acceptable. Il permet de reprendre le contrôle sur une réalité insoutenable, tout en gardant une distance émotionnelle.

C’est une façon pour le cerveau de « désamorcer » la douleur.

Exemple

Madame DEZ, victime d’un traumatisme, en parle avec ironie pour garder une forme de maitrise émotionnelle.

Derrière le rire, se cache souvent une stratégie de survie.

Conclusion

Les mécanismes de défense ne sont pas  nos ennemis : ils sont le signe d’un cerveau qui cherche à nous protéger.

Cependant, lorsqu’ils deviennent trop rigides ou chroniques, ils peuvent freiner la guérison. Les identifier, les comprendre et les apprivoiser est un chemin essentiel vers la réparation psychique. 

Les mécanismes de défense ne montrent pas une faiblesse, mais la puissance d’un cerveau qui a tout fait pour vous protéger.

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